vendredi 7 mai 2010

Russel Crowe vs John Maslow 2/3 : Le Secret de la Pyramide

1/3 : Duel

Abraham Maslow
Eh bien, pour s’assurer de la bonne motivation de l’équipage, les besoins dits physiologiques peuvent-ils nous servir ?

Par exemple, si nous rationnons subitement l’approvisionnement en alcool, ou bien si nous empêchons de dormir les marins du Surprise, pourrons-nous servir de leur envie de combler ces besoins pour vaincre les Français ?

Certes, moi, Abe Maslow, j’ai brillamment démontré que ce sont les tensions entre notre état actuel et notre état désiré qui alimentent notre motivation, mais cela nous semble difficilement tenable ici, je vous l’accorde. En effet, d’une part, la soif et l’épuisement ne sont pas les meilleurs atouts pour combattre, et d’autre part nous risquons objectivement la mutinerie – or, nous ne sommes pas sur le Bounty, que je sache.

Dans ce cas, après avoir bien satisfait les besoins physiologiques de nos marins, à grand coup de rhum et de saucisses de Blackpool, nous pourrions agir sur le niveau 2 de ma pyramide : le besoin de sécurité. En effet, notre survie à tous est en jeu, et si nous ne nous battons pas comme des diables, les Frenchies vont vaincre !

Mais là non plus, ce n’est pas satisfaisant, car si je m’en réfère à mon continuateur Hertzberg, nos 2 premiers niveaux de besoins (survie, sécurité) sont avant tout des facteurs d’hygiène. Leur absence procure certes de l’insatisfaction, mais ils ne produisent pas de satisfaction quand ils sont réunis.

Facteur de motivation purement extrinsèque, le besoin de sécurité ne serait donc pas le bon levier pour motiver mes marins, et ce d’autant plus que nos loups de mer ne sont pas forcément là pour la sécurité de l’emploi…

Ici, pour affronter la situation, il faut plutôt aller chercher sa motivation dans ses tripes – lors d’un abordage, un mauvais coup de sabre est si vite arrivé ! Avec notre ami Hertzberg, je propose donc d’utiliser les facteurs moteurs, qui procurent une grande satisfaction et en ce sens, agissent potentiellement sur la motivation. Pour cela, il faut s’attacher à l’organisation du travail par exemple, aux responsabilités de chacun, à la reconnaissance apportée, bref aux niveaux les plus élevés de ma hiérarchie des besoins.

Voilà donc ce que j’essaierai de leur dire – vous comprendrez que je sois plus à l’aise dans un amphithéâtre que sur un fameux trois-mâts fin, fut-il fin comme un oiseau :


« Gentlemen, pour vaincre les Français, il faut que chacun d’entre vous puisse pleinement se réaliser dans ce combat, et développer tout son potentiel. Je propose par conséquent de désigner des sous-maîtres d’équipage et de leur confier à chacun une partie du navire, dont ils seront responsables.

De plus, je demande à chacun de varier ses activités :
- George, tu peux commencer à tirer au canon, et passer ensuite sur le pont ou même monter sur les haubans (oui, oui, j’avoue, j’ai fait un peu de voile dans ma jeunesse),
- Old Nick, oui, tu peux dégainer ton sabre rouillé mais aussi armer ton mousquet, moussaillon, diversifions !
- Bryan, tu peux alterner égorgement et embrochage pour éviter la répétition (source d’ennui), et même en profiter pour élargir ton portefeuille de compétences, en plantant un couteau dans l’œil d’un adversaire, par exemple.

Et ainsi, chers amis, nous vaincrons l’Acheron et les maudits Français ! »

Merci Abe de votre contribution : c'est maintenant à vous de jouer, Jack, meneur d’hommes par excellence !

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