vendredi 18 juin 2010

SOX in the City ! 1/4 : Harry dans tous ses états !

Ce n'est pas pour me vanter, mais l'autre soir, c'était soirée-débat.

Le lieu : « Au comptoir général », au bord du canal st Martin, en plein boboland. Chouette espace alternatif à base de récup industrielle, avec une touche arty juste vintage, genre.

Le genre de soirée où se pressent des grosses huiles du monde de l'entreprise, du conseil en management – ça s'appelle : Conversations essentielles – remarque, pour des huiles, essentielles, ça se pose là.

Le concept : un zeste de débat et un soupçon d'art. En gros, une table-ronde de spécialistes qui discutent, et dès que ça commence à devenir intéressant, on s'interrompt pour une pause musicale. On revient au débat, et ainsi de suite jusqu'au pot final.

La conversation a commencé autour du thème « Faut-il aimer son travail pour être heureux ? »... le sens au travail, peut-on exercer un emploi contraire à nos valeurs, peut-on faire abstraction de soi pour ne plus être qu'un sujet au travail ?... l'échange ronronnait, je rêvassais... et ça m'a rappelé une autre conversation...

Conversation secrète, de Francis Ford Coppola, Palme d'or 1974.

L'histoire d'un spécialiste en surveillance discrète, Caul (Gene Hackman), qui est engagé par un chef d'entreprise pour espionner son épouse qu'il soupçonne d'infidélité.

Caul parvient à enregistrer les conversations des deux amants, qui craignent la réaction du mari s'ils sont découverts. Cela rappelle à Caul une affaire précédente, où ses écoutes ont causé la mort des personnes qu'il espionnait...

Notre Scène de Manager
Harry Caul doit-il continuer à espionner les amants, et transmettre les bandes enregistrées à son client, sachant que ceux-ci, dans leurs conversations, expriment leurs craintes de la violence du mari s'il apprend leur liaison ?

Le dilemme moral va se faire croissant pour Harry Caul, entre la mission à accomplir et ses convictions personnelles. Que faire dans cette situation ? Doit-il livrer les bandes au mari ? Peut-il continuer à exercer ce métier qui le mine et qui est contraire à son éthique personnelle ?

Face à face donc, pour traiter de cette question d'éthique, le Coppola de Conversation secrète et nos amis des Conversations essentielles : telle est notre scène de manager du jour !

La suite ici : SOX in the city 2/4 : Beau travail !

SOX in the City 2/4 : Beau travail !


Les grosses huiles font monter la pression.
Qu'en diraient nos amis des Conversations essentielles ?

Imaginons... autour de la table, un sociologue érudit, une psy du travail déprimée, un entrepreneur social dynamique et un chercheur sciences-po compliqué dans sa tête.

Commençons avec le jeune entrepreneur social... pour lui, chacun est libre de ses choix !
Si vous ne pouvez supporter le dilemme moral entre ce en quoi vous croyez et ce qu'on vous demande de faire, eh bien c'est aussi votre problème !

Par exemple, Harry devrait peut-être choisir de se reconvertir dans le secteur public : dans sa spécialité, il y a de la demande, et il ne risquerait plus aucun problème d'éthique. En effet, les diverses organisations d'état dédiées à la sécurité (services secrets, police, armée...) sont des modèles de respect de l'individu, et ne pratiquent par exemple jamais d'écoutes illégales, c'est connu.

De son côté, le chercheur sciences-po est encore plus optimiste : on peut donner du sens à un emploi, quel qu'il soit. Prenez Pernod-Ricard, qui a su transformer une activité taylorienne de surveillance des anomalies de bouteilles sur tapis roulant en une mission plus intéressante, en permettant au salarié d'intervenir aussi en cas de problème.

D'un coup, le taux de détection d'anomalies a augmenté de plus de 50%, simplement en élargissant la marge de manœuvre du salarié.

Le chercheur suggère par conséquent à Harry de proposer à son client d'élargir sa prestation au-delà du simple espionnage, en intervenant aussi sur le volet « assassinat » qui peut s'ensuivre – ainsi, il ne restera pas au stade frustrant de l'écoute, mais il ira au bout de la logique de la mission. Eh oui, c'est bien à une quête de sens que nous sommes ici confrontés.

A cette proposition, la psy se met à hurler qu'on est là dans du post-taylorisme de base, avec cette tentation de demander aux salariés de mettre toujours plus d'eux-même dans leur travail, alors qu'on ne leur laisse pas vraiment de liberté !

Bref, s'impliquer, attention, ça peut certes être porteur de sens, mais c'est aussi se mettre en danger, en se mettant la pression soi-même, ce qui peut être la pire des souffrances, et...

… Et maintenant, un peu de musique !

J’ suis l’ poinçonneur des Lilas...
Paraît qu’ y a pas d’ sot métier
Moi j’ fais des trous dans des billets
J’ fais des trous, des p’tits trous, encor des p’tits trous
Des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous...
Retour au débat : vous disiez, docteur ?

Oui, le psy estime donc qu'il faut faire attention à la responsabilisation exacerbée de chacun, qui peut être source de stress – néanmoins, elle préconise que chacun puisse poser un minimum son empreinte sur ses activités, et non pas obéir aveuglément à des règles écrites par d'autres. Sinon, il y a nécessairement souffrance, frustration !

Ainsi, dans notre SDM, la prescription du psy pourrait être : qu'Harry consulte rapidement son médecin du travail, qu'il se fasse arrêter quelques mois, et éventuellement, qu'il porte plainte pour harcèlement moral – auprès de qui, ça, on ne sait pas : de son client ? De Coppola ? - mais en tout cas, elle peut aider à monter un dossier.

La suite ici : SOX in the City 3/4 : Sign o' the Time

SOX in the City ! 3/4 : Sign o' the Time !


A vous, ami sociologue !
Enfin, pour le sociologue, nous rejoignons ici une problématique d'actualité : comment agir face à une pratique professionnelle contraire à la déontologie ou même à la loi ? Faut-il se taire ? Agir ?

Les Anglo-saxons ont mis en place en 2002 la fameuse loi Sarbannes-Oxley, « SOX » pour les intimes, suite au scandale Enron et autres Worldcom. Elle impose de nouvelles règles de comptabilité et de transparence financière à toutes les entreprises cotées à la Bourse de New-York, et implique par ailleurs de mettre en place des procédures d'alerte en interne. C'est le concept de « whistleblowing », lanceur d'alerte, qui...

... Et à nouveau, un peu de musique, tralala !

J'ai pas d'mandé à v'nir au monde
J'voudrais seul'ment qu'on m'fiche la paix
J'ai pas envie d'faire comme tout l'monde
Mais faut bien que j'paye mon
loyer...
J'travaille à l'Underground Café
Nous disions donc...

L'exemple d'Enron est devenu un classique : une de ses cadres avait exprimé à sa hiérarchie ses inquiétudes sur les pratiques comptables illégales en vigueur dans l'entreprise, et l'impact que cela pouvait avoir pour la pérennité du Groupe. Son avertissement était resté sans suite, et on sait ce qu'il advint de l'entreprise...

Consolation : Time Magazine en fit une de ses « people of the year » 2002, ce qui en fait au passage - information fascinante - la seule expert-comptable au monde à avoir jamais fait la une de Time.


Autre lanceur d'alerte célébré par Michael Mann dans le film Révélations en 1999 : Jeffrey Wigand, cadre de l'industrie du tabac qui révéla au grand-public que cette industrie connaissait depuis longtemps le caractère addictif et cancérigène des cigarettes. A l'écran, il est incarné par notre ami Russel Crowe, décidément familier de nos SDM.

Bref, chacun a un devoir, et ne doit pas hésiter à exprimer son sentiment, surtout s'il joue un rôle de manager ! Il est donc clair que Harry Caul ne peut pas passer outre ses dilemmes moraux...

En l'occurrence, il est à son compte, donc pas de hiérarchie à alerter, mais il pourrait tout simplement inclure dans son contrat de service une clause d'éthique, dans laquelle ses clients s'engageraient à ne pas assassiner sauvagement avec une hache les personnes faisant l'objet de la surveillance, quelque chose comme cela.

Ces conversations essentielles se terminent ici, et maintenant... qu'a finalement fait Harry dans le film Conversation secrète ? A-t-il cédé ou s'est-il rebellé ?

La fin ici : SOX in the City 4/4 : The trouble with Harry !

SOX in the City 4/4 : The trouble with Harry !

1/4 : Harry dans tous ses états !
2/4 : Beau travail !
3/4 : Sign o' the Time


Mais qui va tuer Harry ?

Malheureusement, dans Conversation secrète, Harry ne dispose pas des conseils judicieux de nos professionnels-de-la-profession... alors il s'enfonce dans la souffrance, pris entre ses valeurs morales et la pression de son client, qui va empiéter de plus en plus sur sa propre vie privée !

Souvenez-vous, il finira même par se séparer de sa compagne à qui il ne parvient pas à se confier, et finalement, il livrera bien les bandes à l'inquiétant mari. Harry essaie bien de confesser ses pêchés auprès d'un prêtre, mais cela ne le soulage en rien.

La suite prouvera que ses craintes étaient fondées. Il y aura bien un meurtre, une sombre machination, et Caul comprendra au final qu'il est lui-même désormais espionné. Peu à peu, il sombrera dans la paranoïa...

Gene Hackman interprète magnifiquement cet homme en train de sombrer, victime de ses démons, incapable d'exprimer ses tourments ni même de solliciter Technologia pour compléter leur si remarquable questionnaire sur le mal-être au travail.

Alors, aujourd'hui, notre Scène de Manager voit le triomphe de la réalité sur la fiction, et chacune des options proposées par nos converseurs essentiels aurait permis à Harry de mieux s'en tirer que dans le film - vous ne pensez pas ?

Allez, puisque c'est bientôt les vacances, une petite anecdote pour la route...

Nous sommes dans une multinationale consciente de sa responsabilité sociale, et engagée dans une démarche éthique, dans le cadre de la fameuse SOX.
Un des engagements pris est de faire signer à tous les salariés, dans le monde entier, une charte éthique – or, dans le planning du déploiement, une petite filiale européenne résiste et refuse de signer la fameuse charte !

Les Executives de la Corp' relancent une fois, deux fois les managers du site – sans résultat. Une fois de plus, c'est le management intermédiaire qui pose problème : l'éthique n'est manifestement pas leur priorité. Après enquête interne, leur motif pour ne pas déployer la charte ? Le fait que le Groupe a acquis il y a peu cette petite entreprise et vient d'annoncer, c'est vrai, la fermeture du site sous un an.

Un an.. le temps de mettre en œuvre un plan de sauvegarde de l'emploi décent pour les 200 salariés... le temps aussi de transférer l'activité et le savoir-faire sur un continent plus favorable au niveau salaires.

Et ce sont donc les managers de ce site qui refusent de faire signer, et même de signer eux-mêmes la charte éthique – comment sont les gens !

Au final, on voit bien que c'est à la base, sur le terrain, que le beau concept d'entreprise éthique doit encore progresser, malgré la volonté évidente de nos bien aimés dirigeants... de ne pas porter le chapeau !

Bibliographie :
http://www.conversationsessentielles.org/, Conversation secrète (Coppola, USA, 1974), la bio du whistle-blower d'Enron, wiki sur SOX , Révélations (Mann, USA, 2002), Le poinçonneur des lilas (Gainsbourg), La serveuse automate (Starmania – Plamondon/Berger), The Avengers.

vendredi 4 juin 2010

Michael Corleone : manager de l'année ? 1/3 : Héros malgré lui !

Pour l'aider à gérer ses problèmes personnels, la mafia a ses psys - on le sait depuis les Sopranos ou Mafia Blues.

Mais pourquoi, dans le domaine professionnel, les chefs d'organisations criminelles n'auraient-ils pas droit aussi à un accompagnement ?

Aussi, cette semaine, SDM innove avec une proposition d'accompagnement destinée à un jeune criminel qui débute : nous avons bien sûr pensé à Michael Corleone dans Le Parrain, afin de lui faciliter sa prise de fonction.

Michael : héros malgré lui !
Michael Corleone, personnage de fiction imaginé par le romancier Mario Puzo, est interprété à l'écran par Al Pacino dans la trilogie Le Parrain, de Francis Ford Coppola.

Né en 1920 à New-York, il est le benjamin de la famille Corleone. Son père Vito Corleone est le parrain d'une des familles mafieuses qui se partagent les activités illicites de New-York. Dans Le Parrain, sorti en 1974, Michael se retrouve dans une situation cornélienne – corleonienne ? - : son frère ainé est assassiné, et son père vient lui aussi de mourir.

Les circonstances l'entraînent donc à reprendre en main le groupe mafieux familial, alors qu'il était bien parti pour mener une carrière honnête.

Notre Scène de Manager.
Aujourd'hui, nous proposons à Michael Corleone un accompagnement managérial, pour s'assurer que sa prise de fonction se passe bien.

Il doit en effet affirmer sa légitimité dans l'environnement très concurrentiel du crime organisé, avec une activité en pleine transformation, tout en reprenant en main des équipes déstabilisées par la mort du parrain fondateur de la dynastie.

Vision holistique de notre holy family.
Pour aider Michael, comme pour toute prise de fonction managériale, commençons par une petite étude systémique de sa situation à ce moment du film Le Parrain, afin d'avoir une vision globale de l'environnement.

Et afin d'établir un diagnostic de la situation, nous utiliserons une méthode d'inspiration systémique, à travers la tarte-à-la-crémique grille SWOT : Strenghts (Forces internes), Weaknesses (Faiblesses internes), Opportunities (Opportunités externes) et Threats (Menaces externes).

Environnement :
En ce début des années 70, le business model des organisations criminelles change : de moins en moins d'activités traditionnelles – prostitution, racket – et l'émergence de nouvelles activités riches de perspectives enthousiasmantes, comme le trafic d'héroïne par exemple.

Pour accompagner cette évolution, la mafia évolue aussi en termes de management et se rapproche de plus en plus du monde de l'entreprise : respectabilité et costards-cravates y remplacent chaînes en or et nerfs à bœufs.

Forces :
Michael est un américain, intégré, avec une épouse WASP, non italienne ; vétéran de la 2ème guerre mondiale, il ressemble plus à un businessman qu'à un mafieux.

Dans son sillage, certains jeunes loups de la famille Corleone voudraient eux aussi profiter du changement de génération au pouvoir pour évoluer en interne et faire leurs preuves.

Faiblesses :
Les anciens cadres (les « Capi » - non, rien à voir avec le chien de Monsieur Vitalis, sots !) de Vito Corleone risquent d'essayer de profiter de la transition managériale pour voler de leurs propres ailes, en récupérant pour leur compte une partie du business.

Et cerise sur le panettone, le beau-frère de Michael, Carlo, est un bon à rien, près à trahir sa belle-famille en s'alliant avec les pires ennemis des autres familles.

Opportunités :
Investir dans les casinos pourrait permettre de blanchir l'argent sale : il serait par exemple très utile de convaincre un des patrons de Casino de Las Vegas de vendre son affaire aux Corleone. Cela permettrait en quelque sorte de « purifier » le Groupe Corleone, pour le rendre progressivement présentable.

Menaces :
A l'occasion de la mort du patriarche Vito, les autres Familles mafieuses comptent bien en profiter pour se partager les restes de l'Empire Corleone, et accroître ainsi leur part du marché du crime à New York.

Une fois ce diagnostic fait, il faut agir ! Ça tombe bien, c'est le jour du baptême du neveu de Michael, c'est un bon jour pour commencer sa prise de fonction.

La suite ici : 2/3 : Le Coach

Michael Corleone : manager de l'année ? 2/3 : Le Coach

Cher Mister Corleone, pour une prise de fonction efficace, notre coach vous propose une feuille de route sur les 100 premiers jours de votre prise de fonction :

Après 3 jours : c'est la phase d'accueil. Vous avez rencontré les membres de votre équipe dans un cadre informel, les vieux de la vieille, les petits jeunes qui n'en veulent. Vous connaissez bien l'organisation et les rôles de chaque membre de l'équipe.

Après 3 semaines : Après un certain nombre d'entretiens formels individuels avec vos collaborateurs, vous avez une vision claire de vos objectifs et de votre rôle.

Après 3 mois : vous avez réalisé une analyse fine de votre environnement, construisez votre projet et lancez vos premières décisions.

Pourquoi 100 jours ?
Eh bien, Mickey, Il ne faut pas aller trop vite, et prendre des décisions avant de comprendre le contexte ; il est donc essentiel d'écouter, de regarder.
Évidemment, il peut être aussi de bon ton de prendre quelques quick win, ces décisions visibles et peu complexes).

Par exemple, dans notre cas, Michael peut en profiter pour convoquer à un entretien de recadrage son beau-frère félon Carlo, afin de lui faire comprendre qu'il n'a pas intérêt à trahir sa famille, et en lui proposant un rôle dans la nouvelle organisation. Vous l'aurez ainsi à l'œil, et lui ne sera pas frustré. Bien entendu, ce recadrage est à faire en one-to-one, et jamais devant un tiers.

En parallèle, le jeune manager doit se montrer ferme avec les anciens cadres sur ce qu'il attend d'eux. Ainsi, l'un pourrait être chargé d'une nouvelle activité (le racket de video-clubs ?) et un autre pourrait prendre en main le trafic d'héroïne, à fort potentiel de développement, ce qui peut le remotiver.

Il faut bien évidemment aussi s'appuyer sur des alliés : les jeunes ambitieux doivent être challengés et pourquoi pas envoyés dans des Management Schools pour compléter leur formation managériale : c'est la colonne vertébrale managériale de demain de la Famille Corleone.

Enfin, au bout de 3 mois, il s'agirait d'organiser une grande réunion avec les différentes familles, pour leur présenter un projet d'entreprise pour la Famille Corleone, et recueillir ainsi leur avis.

Bien entendu, il y aura différents types de résistances, passives ou actives : il faut les gérer, en encourageant d'abord leur expression, en manifestant de l'écoute.
De plus, prenez le temps de reformuler, et invitez l'autre à faire des propositions (Tessio, tu n'es pas d'accord avec ma stratégie à 3 ans sur les casinos de Vegas et les bordels de Reno, que proposes-tu ?)

Au final, après 3 mois, Padre, votre prise de fonction devrait être optimale !

Regardons à présent comment Michael Corleone prend réellement sa fonction dans Le Parrain 1ère partie...

Michael Corleone : manager de l'année ? 3/3 : Balistique contre Hollistique !

1/3 : Héros malgré lui !
2/3 : Le Coach


Une vision balistique et une prise de pouvoir en 2 heures !

Dans Le Parrain, Michael Corleone fait bien la même analyse de départ de la situation, mais agit un peu différemment.

Et c'est pendant le temps du baptême de son filleul, que Michael va symboliquement prendre le pouvoir et mener en parallèle un plan d'action, que nous pouvons rattacher à la matrice SWOT définie dans notre 2/3 : Le Coach.

Quelles faiblesses ?
Un des ex-capo de Vito Corleone, Tessio, prêt à trahir, est assassiné au détour d'un chemin.
Enfin Michael annonce à Carlo, son beau-frère, qu'il est exclu de la famille pour trahison et exilé à Vegas. En route, il se trouve malencontreusement étranglé dans la voiture qui l'amène à l'aéroport.

Quelles opportunités ?
Le patron de casino récalcitrant au rachat par les Corleone est tué d'une balle dans l'œil, alors qu'il est en train de se faire masser.

Quelles menaces ?
Don Stacci est flingué avec ses hommes dans un ascenseur, Don Cuneo est coincé dans une porte battante et abattu. Don Tattaglia, lui, est assassiné dans son lit avec une prostituée, alors que Don Bazini est tué avec son garde du corps et son chauffeur.

A la fin du baptême, Michael est ainsi symboliquement devenu... le Parrain. La dernière image du film le montre en splendeur, les survivants de son clan baisant sa bague en signe d'allégeance, en l'appelant pour la première fois « Don Corleone ».




Réflexion faite... plutôt que tenter d'appliquer des schémas dépassés aux problématiques des mafieux, ne pourrions-nous pas plutôt nous inspirer de la créativité de ces criminels pour enrichir nos pratiques managériales ?



Ainsi SDM proposerait bien au désormais âgé Michael Corleone d'intervenir au sein de nos entreprises !

Fort de son expérience, il pourrait prodiguer ses conseils en matière de dézinguage entre deux portes, d'enterrements de carrière, de mises au placard caractérisées ou de pendaison au crochet des résultats trimestriels, mais aussi d'exécution sommaire en entretien annuel ou d'étranglement progressif à coups d'objectifs inatteignables !




Alors, plutôt que de finir par tomber de sa chaise au fin fond de la Sicile, vieux et dépressif, comme à la fin du Parrain 3, une belle carrière de consultant en management pourrait s'ouvrir pour le benjamin des Corleone.

En conclusion, un double bénéfice : optimiser nos méthodes de management d'une part et proposer des missions spécifiques aux seniors méritants en fin de carrière, d'autre part !




Bibliographie : La trilogie du Parrain (Coppola, Studios Paramount, 1972-1974-1990), Guide du management et du leadership (Retz, 2009), The Simpsons Copyright by Fox, Images extraites du fabuleux site http://www.simpsonspark.com.